mercredi 27 février 2013

L'Afrique du Sud malade de ses viols

JOHANNESBURG  Le viol collectif particulièrement sauvage d'une adolescente sud-africaine, abandonnée mourante après avoir été éventrée, a rappelé à l'Afrique du Sud qu'elle détenait le triste record mondial du nombre de viols, des mouvement de protestation récurrents n'y changeant pas grand-chose.

L'Afrique du Sud malade de ses viols
Deux des auteurs présumés de ce "viol en réunion" devaient comparaître mardi pour demander une libération sous caution.
Le calvaire d'Anene Booysen, le 2 février dans la petite ville de Bredasdorp (sud-ouest), a écoeuré le pays.
Cette jeune fille de 17 ans a été violée en sortant d'un pub par un groupe d’hommes – dont faisait partie son ex-petit ami, selon l'accusation -, éventrée, éviscérée. La victime a été découverte agonisante par des agents de sécurité et elle est morte à l'hôpital quelques heures plus tard, après avoir dénoncé l'un de ses agresseurs.
Mais comme à chaque fois qu'un viol particulièrement affreux suscite l'indignation, le soufflé est vite retombé. Les médias et le public se sont passionnés pour l'affaire du champion handisport Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie, et ont oublié le drame de Bredasdorp.
"Je crois que l'indignation publique a été largement conduite par les médias, ce qui est aussi un problème car ils ne se concentrent que peu de temps sur un sujet", juge Lucy Holborn, chercheuse à l'Institut sud-africain des relations entre les races (SAIRR).
Dans la tempête de réactions qui a suivi le drame, le président Jacob Zuma a condamné un crime "choquant, cruel et inhumain". L'opposition a organisé une (petite) manifestation devant le Parlement, la Ligue des femmes de l'ANC (le parti au pouvoir) a "appelé à l'action" et la fédération syndicale Cosatu a lancé un vaste brainstorming pour trouver des solutions.
Mais la tâche est rude.
"De nombreux Sud-Africains sont victimes de leur histoire et de leur situation économique. Le chômage et l'abus de drogues ajoutent un ennui enivré à une culture sociale qui semble donner aux hommes un droit aux corps des femmes. Rien de tout ça ne peut être changé du jour au lendemain", s'est désolé dans un éditorial le journaliste Stephen Grootes.
"La brutalité et la cruauté contre des femmes sans défense est inacceptable et n'a pas sa place dans notre pays", a déclaré le président Zuma devant le Parlement le 14 février, appelant à "une unité d'action pour éradiquer ce fléau".
Mais le chef de l'Etat n'a pas annoncé de mesures concrètes. Lui-même a déjà été jugé pour viol, et acquitté. Il a nommé à la tête de la Cour constitutionnelle un juge qui avait réduit les peines de violeurs. Et le centre d'assistance aux victimes a failli fermer il y a quelques mois, faute de moyens.

vendredi 22 février 2013

Ils fument la chicha

Le narguilé séduit les adolescents.
Fumer cette pipe orientale entre amis séduit les adolescents, mal informés des risques d’une telle pratique


 « J’ai trouvé dans les poches de mon fils de 13 ans une pochette de tabac pour narguilé et du papier d’aluminium », « À 16 ans, ma fille fume la chicha avec ses copains dans un parc ou lors de soirées »… Sur les forums, de nombreux parents font part de leur inquiétude. La chicha, ou narguilé, est une pipe constituée d’un long tuyau communiquant avec un vase rempli d’eau que la fumée traverse avant d’arriver à la bouche. Cette pipe à eau s’utilise avec un mélange de tabac et de mélasse aromatisée (dénommé tabamel) destinée à donner à la fumée une saveur et un arôme fruité.
Traditionnellement utilisée en Afrique, Asie et Moyen-Orient, la chicha s’est popularisée ces dernières années avec l’ouverture de bars à chichas en Europe. On dispose de peu d’études récentes sur la consommation, mais selon le Baromètre 2010 de l’Inpes, l’âge le plus à risque est entre 15 et 19 ans (13,4 % d’entre eux fument la chicha de façon occasionnelle ou régulière, contre 2,9 % des adultes). 
Cet engouement a fait réagir l’OMS qui note que « le narguilé est non seulement un risque sanitaire, mais constitue aussi une porte d’entrée dans le tabagisme ». D’autant que certains jeunes détournent le mode d’emploi de base, en la consommant avec un mélange de cannabis et de tabac. « On fume en soirée entre amis avec une chicha qu’un copain a rapportée du Maroc. Parfois on met de l’alcool à la place de l’eau », raconte Laura, scolarisée en terminale. Comme de nombreux adolescents, elle est mal informée des risques de cette pratique, à commencer par le passage de l’embout d’un consommateur à l’autre :  « On n’inhale que des vapeurs d’eau », « ça contient des extraits de fruits », « il n’y a pas de nicotine », entend-on couramment… 
Selon Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFPT), auteur avec Jean-Yves Nau, de Tout ce que vous ne savez pas sur la chicha (Éd. Margaux Orange,) le volume d’une bouffée de chicha est plus de 20 fois supérieur à celui pris d’une bouffée de cigarette et 40 bouffées d’une seule chicha intoxiquent autant que 2 paquets ! Un test réalisé par 60 millions de consommateurs en partenariat avec le Comité national contre le tabagisme (CNCT) en 2011 alertait aussi sur la composition des tabacs à narguilé parfumés pour séduire un public jeune. Dans l’un d’entre eux, parfumé à la pomme, le taux de sucre était de 37 %, et les arômes de vanille se trouvaient à des concentrations de 2 à 5 fois supérieures à celles autorisées pour la cigarette.

À NOTRE AVIS

À force de répéter – non sans raison ! – les effets nocifs de la cigarette, il n’est pas impossible que les parents aient, sans le vouloir, favorisé l’utilisation du narguilé, d’autant que les jeunes sont séduits par son côté ludique et convivial… Face à la difficulté d’interdire (ce qui n’aura pas forcément l’effet escompté et est difficile à mettre en œuvre, puisque la chicha se fume rarement devant les parents), mieux vaut informer l’adolescent et l’interroger sur ses motivations à fumer. 
Il peut aussi être utile de s’assurer qu’il connaît la toxicité et les conséquences d’une telle pratique, à commencer par le fait de se « faire piéger » par le système marketing des industriels du tabac, qui s’ingénient à trouver des nouvelles saveurs aux noms apparemment anodins. Avec le risque qu’il y perde, non seulement sa santé, mais aussi, avec la dépendance, un peu de sa liberté. Un argument qui « porte » souvent plus, à cet âge, que celui de sa santé.
MARIE AUFFRET-PERICONE

vendredi 15 février 2013

Les Arnaques sur Internet


Qui n'a jamais reçu de message par internet l'incitant à prendre contact avec une soi-disant héritière... laquelle n'aurait besoin que d'une modeste somme pour payer les frais de justice nécessaires au déblocage du magot ? Le point sur toutes les petites et les grandes arnaques du web.
Faux banquier - Un e-mail vous demande de cliquer sur un lien pour confirmer les noms d'utilisateur et mot de passe de votre compte. Vous êtes alors redirigé vers une fausse plateforme. Les ennuis commencent.
Loterie bidon - Vous avez gagné le gros lot, vous annonce un e-mail. Pour toucher votre dû, vous devez verser un acompte ou encore dévoiler vos coordonnées bancaires. Inutile de préciser la suite. Surtout si vous n'avez jamais fait la démarche de jouer...
Opération héritage - Contacté par un riche héritier, vous devez verser un acompte et dévoiler vos coordonnées bancaires pour obtenir le versement d'une somme d'argent à mettre à l'abri... laquelle n'existe pas.
Made in Lagos - Vous recevez un e-mail d'une personne se présentant comme un opposant politique. Elle vous demande de l'aider à réaliser un transfert d'argent ou à sortir de son pays. Chimère ! Entre-temps, il aura fallu régler des frais de dossier ou payer des intermédiaires...
Fausse petite annonce - Un acheteur obtient l'expédition de l'objet qu'il dit vouloir acquérir. Au passage, il récupère les coordonnées bancaires du vendeur. Ou un faux vendeur encaisse le paiement d'un objet, mais ne le livre jamais.
Vidéo pirate - Des arnaqueurs profitent de la détresse affective d'une victime et la poussent à simuler un acte sexuel ou à s'exhiber devant une webcam. L'acte enregistré, le chantage commence.
Les « faux de l'amour » - Sous un profil fictif, le « brouteur » prétend aimer sa future victime et gagne son affection. Mais une série d'ennuis lui arrivent : perte de carte de crédit, vol de papiers d'identité, etc. L'amoureux, ou l'amoureuse, transi(e) vole au secours de la personne aimée et perd ainsi son argent.

Quelques règles de prudence

Pour éviter de se faire rouler sur internet, voici les précautions élémentaires à prendre.

1 - Protéger ses comptes personnels (e-mails, Facebook, Twitter...) avec des mots de passe différents. Ne pas utiliser sa date de naissance.

2 - Lorsqu'un e-mail émanant d'un d'inconnu sollicite une participation à une transaction financière, ne jamais répondre.

3 - Veiller à ce qu'aucune image compromettante de soi ne circule sur la Toile. Elle est impossible à effacer et expose au chantage.

4 - Sur les sites de vente, privilégier le règlement sécurisé proposé (Paypal sur Ebay, par exemple) et se renseigner sur les garanties en cas de litige. Une règle d'or : toujours se méfier des offres trop alléchantes.

5 - Ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires par e-mail. Privilégier les sites officiels (banques, administrations, etc.) et les services de paiement cryptés.

6 - Surveiller l'accès des enfants à internet en installant un dispositif de contrôle parental.


LE BROUTAGE




Sur internet, il est Vincent, jeune cadre dynamique vivant dans le sud de la France. Mais l'arnaqueur se présente aussi parfois sous les traits de Virginie, jeune femme au visage lisse de mannequin pour catalogue. C'est un « brouteur », selon l'appellation ivoirienne. Au total, il possède six faux profils sur les réseaux sociaux, et douze adresses e-mail. Son pseudonyme - qu'il tient à garder confidentiel - est une contraction de son prénom et du mot alcool, car il « aime l'excès ». Le phénomène sévit depuis une dizaine d'années, faisant des victimes principalement en Europe, et plus particulièrement en France, en Suisse et en Belgique.
Il opère dans un cybercafé du quartier de Yopougon, à Abidjan, le soir et les week-ends, depuis une pièce ventilée où de simples panneaux en bois séparent les postes. Pour éviter d'être retrouvé, il n'utilise jamais son ordinateur personnel. Il se connecte uniquement en navigation privée et utilise les adresses IP d'autres pays.
Ce samedi après-midi, il discute par e-mail avec Marthe, une grand-mère qui vit en France. Elle vient justement de lui envoyer une photo d'elle avec ses petits-enfants. La technique du brouteur est rodée : en lui écrivant des mots doux, il est parvenu à lui extorquer 500 euros. Il bénéficie aussi de complicités dans une agence de transfert d'argent. « Je lui ai dit que j'en avais besoin pour dormir à l'hôtel. Au début, elle m'a dit : "Non, on ne se connaît pas assez." Puis, au bout de cinq jours, elle a craqué. Je lui ai promis qu'on se verrait après. » Il a tout dépensé en vêtements et en soirées arrosées. Et leur relation continue.
Thérapeute
Quand on lui demande s'il a des états d'âme, le brouteur répond qu'il est une sorte de thérapeute. « Les gens veulent lire ce qu'on leur écrit. Ils refusent de voir qu'il s'agit sans doute d'une escroquerie. Les Européens se sentent seuls et ont besoin d'être réconfortés. » Mais l'homme est aussi un faussaire. Histoire d'authentifier des vies virtuelles, il peut créer des confirmations de billets d'avion bidon ou de faux passeports, et reproduire des ordres de virement imaginaires. Des documents qu'il facture entre 100 et 150 euros à ses collègues.
Par email, il extorque de l'argent à une grand-mère française.
À 23 ans, il a déjà cinq ans d'expérience dans ces magouilles. Tout a commencé lorsqu'un escroc nigérian lui a demandé de traduire un e-mail. Depuis, ce programmateur, surdoué en informatique, a appris toutes sortes de combines. Ses larcins peuvent lui rapporter de 200 à 20 000 euros.
Bienfaiteur
À quelques rues du cybercafé, il retrouve ses compères du Net dans un maquis. Les brouteurs s'assemblent en « gouvernements » ou en « familles ». Sa famille compte quatre membres, qui « se réunissent souvent, échangent des idées, se soutiennent en cas de problème ». Sur la vieille table basse en bois, les bouteilles de bière s'entassent et les paquets de cigarettes se vident. « On aime la belle vie, on dort tous les soirs à l'hôtel, quand on veut une fille on paie, l'argent doit être dépensé quand on l'a, pas la peine d'attendre demain ! » frime un convive en pointant le croco de son polo vert bouteille. Sur le bar, une chaîne hi-fi passe le morceau d'un chanteur de coupé-décalé qui scande les noms de célèbres brouteurs. « On nous considère comme des bienfaiteurs. On gagne plein d'argent et on le distribue facilement autour de nous », déclare l'un des jeunes. Son voisin montre son caleçon, le briquet posé à côté de lui et la bière qu'il tient : « Tout ça, c'est les Blancs qui paient. » « C'est la dette coloniale », conclut un autre.


lundi 11 février 2013

L'homme le plus riche d'Afrique du Sud donne 50% de sa fortune aux pauvres

- Le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe a annoncé  qu'il allait donner la moitié  de sa fortune à une fondation caritative, suivant l'appel de Bill Gates et Warren Buffett.


Né à Soweto, Patrice Motsepe, 51 ans, qui contrôle le groupe minier African Rainbow Minerals, est la huitième fortune africaine avec 2,65 milliards de dollars, selon le magazine américain Forbes.                                                                                                                                                         "Le besoin et les défis sont grands, et nous espérons que notre promesse de don en encouragera d'autres en Afrique du Sud, en Afrique et dans d'autres économies émergentes à donner et à faire du monde un endroit meilleur", a déclaré l'homme le plus riche d'Afrique du Sud dans un communiqué.                                                                                                                         
"J'ai décidé il y a quelque temps de donner au moins la moitié des fonds générés par nos actifs familiaux pour élever des Sud-Africains défavorisés, pauvres et marginalisées", a relevé M. Motsepe.
''Cet argent va être utilisé pendant sa vie et après  afin d'améliorer le quotidien et les conditions de vie des Sud-Africains pauvres, handicapés, chômeurs, les femmes, les jeunes et les ouvriers", a précisé sa femme Precious à la radio 702.                                                                                              
 Interrogé par l'AFP, l'un des proches collaborateurs du milliardaire a reconnu qu'il était difficile d'estimer la somme qui serait donnée, mais qu'elle correspondrait à "toute sa richesse, actuelle et future".
"Il n'y a pas de période. Cela va aller à perpétuité", a-t-il ajouté.
M. Motsepe est le premier Africain à répondre à "Giving Pledge" (promesse
de don), une campagne lancée en 2010 par l'investisseur Warren Buffett et le fondateur de Microsoft, Bill Gates, afin d'encourager les personnalités les plus riches à faire don de l'essentiel de leur fortune à des fins philanthropiques.
Depuis le lancement de leur appel en 2010, environ 70 milliardaires ont suivi leur exemple, dont le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg ou le co-fondateur d'Intel, Gordon Moore.
L'homme d'affaires a fait partie des Sud-Africains qui ont largement profité de la loi sur l'"émancipation économique des Noirs" (BEE), obligeant les entreprises qui investissent en Afrique du Sud à s'associer à des actionnaires non-blancs depuis la fin de l'apartheid.
African Rainbow Minerals exploite des mines d'or, de platine, de fer et de charbon en Afrique du Sud, et du cuivre en Zambie et en République démocratique du Congo. Il possède également le club de football des Mamelodi Sundowns, basé à Pretoria. Les sommes données iront à la fondation de la famille Motsepe, qu'il a créé avec sa femme en 1999.                                                                                                                       L'organisation travaille notamment à des programmes caritatifs dans les secteurs de l'éducation et de l'agriculture en Afrique du Sud, pays où la moitié des 52 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté et où le quart de la population a faim.
M. Motsepe est également un donateur régulier du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir dans le pays.
Sa soeur est mariée à Cyril Ramaphosa, une figure de l'ANC qui s'est également enrichi grâce au BEE et est devenu fin décembre le numéro deux du parti. Le gouvernement était représenté par la ministre de l'Enseignement primaire Angie Motshekga lors de l'annonce de son geste.




mercredi 6 février 2013

Journée internationale de tolérance zéro face aux mutilations sexuelles féminines

La Journée internationale de tolérance zéro face aux mutilations sexuelles féminines est observée chaque année pour faire prendre conscience de cette pratique. Les mutilations sexuelles féminines de tout type sont considérées comme une pratique nocive et comme une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes. L’OMS s’est engagée à éliminer les mutilations sexuelles féminines en une génération et se concentre sur la sensibilisation, la recherche et les conseils aux professionnels de santé et dans le cadre des systèmes de santé.

Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou autre lésion des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales. On ne connaît aucun avantage pour la santé aux mutilations sexuelles féminines qui, au contraire, sont associées à toute une série de risques à court ou à long terme sur le plan de la santé et du bien-être physiques, mentaux ou sexuels.

Les mutilations sexuelles féminines touchent près de 140 millions de filles et de femmes, et plus de 3 millions de filles y sont exposées chaque année. L’OMS s’intéresse tout particulièrement cette année à une tendance inquiétante, à savoir que ce sont les personnels de santé eux-mêmes qui sont de plus en plus souvent appelés à pratiquer ces mutilations, contribuant ainsi à légitimer et à perpétuer cette pratique.